p. Mme ESNAULT Catherine
10 rue André Néron
10190 ESTISSAC
À l’attention de Monsieur le président de la république
55 rue du Faubourg-Saint-Honoré,
75008 Paris7
Copie du présent courrier :
Agence France Presse - Médiapart
Syndicat National des Professionnels Infirmiers
Ministère de la Santé
ARS France et Grand Est
ONI
Canard Enchainé
Journal Fakir
Monsieur le Président
Je suis Infirmière Diplômée d’État.
Je suis infirmière vacataire et intérimaire. C’est le choix que j’ai fait pour acquérir une pluridisciplinarité dans ma profession et entrecroiser mes soins et mes connaissances.
Mon objectif a toujours été d’accompagner mes paires dans la meilleure prise en soin bienveillante des patients ou clients, suivant le jargon…
Je vois et j’entends mes collègues s’épuiser. Elles s’arrêtent aussi…Je les remplace.
Je constate aussi le manque de moyens systématiques pour prendre en soin, quelle que soit la structure, établissement public ou privé, mais aussi EHPAD. Inutile de vous la lister, je pense que vous en avez largement eu écho si vous suivez l’actualité depuis le début de votre quinquennat.
Je constate également le manque de motivation liée à « parcours sup » qui a eu comme conséquence la perte dans certains établissements de plus de 20 élèves lors du 1er semestre. Il sera compliqué au vu de la situation actuelle d’aller les recruter en pays étranger comme cela fut fait de par le passé.
J’entends vos promesses longues comme le bras. Je lis les coups de pub dont certains profitent pour se faire mousser comme des applaudissements pour montrer qu’ils existent…J’ai même lu le décret, un long palabre abscon d’énarque pour de simples profanes…
Par contre, mes collègues, celles que j’ai côtoyées, remplacées, les équipes que j’ai renforcées au cours de cette période loin d’être finie, je les ai entendues, elles, et je constate.
Je constate que ces promesses ne sont pas tenues. Les intérimaires et les vacataires ne sont pas pris en compte, pas plus que les établissements privés. Mais peut-être ne sommes-nous pas soignant ???
Pourtant nous avons été nous aussi confrontés à des cas de covid ! Nous avons vécu des décès. C’est le jeu...
S’ils l’ouvrent, s’ils revendiquent, l’établissement les réprime, qu’ils soient « serpillothérapeuthes » ou chirurgiens, quant aux intermédiaires, ils sont tout autant de la roupie de sansonnet !
Je trouve cela lamentable. Admettez que cette situation ne montre que peu d’égard vis à vis de notre profession.
Le système de T2A a créé une rentabilité de soin : la santé a un coût mais à quel prix. J’ai planché dessus lors de mes 3 années d’IFSI Monsieur.
Un jour, j’ai lu la chose la plus importante qui m’a motivée : « Et si c’était moi ».
Et si c’était vous, un jour, Monsieur… ?!
Je trouve décevant cette promesse offerte sur cette prime, car intérimaires et vacataires sont oubliés, tous comme les établissements privés. Et je trouve dommageable que certains soient sanctionnés pour avoir osé s’exprimer : « c’est contre l’éthique, vous n’avez pas respecté votre droit de réserve », alors qu’une autre collègue me dit l’avoir évoqué et reçu un recommandé en réponse !!! Et à chacun de jouer de sa menace d’un procès. Pour avoir passé plus de 200 heures à prendre en soin !!!
C’est extraordinairement honteux !!! Oui, Monsieur, je trouve tout cela lamentable, de nous avoir oubliés, ou n’est-ce qu’un manque de considération ? Je me questionne… Mais vous pouvez toujours « corriger » …et ce sera « votre esprit de responsabilité » pour reprendre vos propos…
Cela dit, demain, ce sera peut-être vous notre client ou patient…Irez-vous en établissement public ou privé ? Serez-vous pris en charge par des vacataires, des intérimaires ?
Ne vous inquiétez pas, nous ferons notre job…avec vos moyens, votre considération, vos oublis et notre professionnalisme.
Je vous souhaite une bonne santé Monsieur le Président de la République française, et je reste à votre disposition pour développer le sujet.
A Estissac, le 22 Mai 2020
Les soignants, ces héros maltraités
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Je suis Infirmière Diplômée d’État.
Je suis infirmière vacataire et intérimaire. C’est le choix que j’ai fait pour acquérir une pluridisciplinarité dans ma profession et entrecroiser mes soins et mes connaissances.
Mon objectif a toujours été d’accompagner mes paires dans la meilleure prise en soin bienveillante des patients ou clients, suivant le jargon…
Je vois et j’entends mes collègues s’épuiser. Elles s’arrêtent aussi…Je les remplace.
Je constate aussi le manque de moyens systématiques pour prendre en soin, quelle que soit la structure, établissement public ou privé, mais aussi EHPAD. Inutile de vous la lister, je pense que vous en avez largement eu écho si vous suivez l’actualité depuis le début de votre quinquennat.
Je constate également le manque de motivation liée à « parcours sup » qui a eu comme conséquence la perte dans certains établissements de plus de 20 élèves lors du 1er semestre. Il sera compliqué au vu de la situation actuelle d’aller les recruter en pays étranger comme cela fut fait de par le passé.
J’entends vos promesses longues comme le bras. Je lis les coups de pub dont certains profitent pour se faire mousser comme des applaudissements pour montrer qu’ils existent…J’ai même lu le décret, un long palabre abscon d’énarque pour de simples profanes…
Par contre, mes collègues, celles que j’ai côtoyées, remplacées, les équipes que j’ai renforcées au cours de cette période loin d’être finie, je les ai entendues, elles, et je constate.
Je constate que ces promesses ne sont pas tenues. Les intérimaires et les vacataires ne sont pas pris en compte, pas plus que les établissements privés. Mais peut-être ne sommes-nous pas soignant ???
Pourtant nous avons été nous aussi confrontés à des cas de covid ! Nous avons vécu des décès. C’est le jeu...
S’ils l’ouvrent, s’ils revendiquent, l’établissement les réprime, qu’ils soient « serpillothérapeuthes » ou chirurgiens, quant aux intermédiaires, ils sont tout autant de la roupie de sansonnet !
Je trouve cela lamentable. Admettez que cette situation ne montre que peu d’égard vis à vis de notre profession.
Le système de T2A a créé une rentabilité de soin : la santé a un coût mais à quel prix. J’ai planché dessus lors de mes 3 années d’IFSI Monsieur.
Un jour, j’ai lu la chose la plus importante qui m’a motivée : « Et si c’était moi ».
Et si c’était vous, un jour, Monsieur… ?!
Je trouve décevant cette promesse offerte sur cette prime, car intérimaires et vacataires sont oubliés, tous comme les établissements privés. Et je trouve dommageable que certains soient sanctionnés pour avoir osé s’exprimer : « c’est contre l’éthique, vous n’avez pas respecté votre droit de réserve », alors qu’une autre collègue me dit l’avoir évoqué et reçu un recommandé en réponse !!! Et à chacun de jouer de sa menace d’un procès. Pour avoir passé plus de 200 heures à prendre en soin !!!
C’est extraordinairement honteux !!! Oui, Monsieur, je trouve tout cela lamentable, de nous avoir oubliés, ou n’est-ce qu’un manque de considération ? Je me questionne… Mais vous pouvez toujours « corriger » …et ce sera « votre esprit de responsabilité » pour reprendre vos propos…
Cela dit, demain, ce sera peut-être vous notre client ou patient…Irez-vous en établissement public ou privé ? Serez-vous pris en charge par des vacataires, des intérimaires ?
Ne vous inquiétez pas, nous ferons notre job…avec vos moyens, votre considération, vos oublis et notre professionnalisme.
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A Estissac, le 22 Mai 2020
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